Ai-je imprudemment souhaité
Guérir de toi ? Quelle ignorance
M’irritait contre ma souffrance !
– Ah ! Que rien ne me soit ôté
De la détresse qui me cache
Le passé, le lendemain !
Sois La seule chose que je sache
Et qui blesse ! Rien ne déçoit
Dans la sombre et féconde ivresse
D’un désir encore ascendant.
– Lèvres rêveuses sur les dents,
Regard qui se meut ou se pose,
Gardez votre pouvoir ardent,
Vous qui, dans une chambre close,
Par le souvenir obsédant,
Poème de l’amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles